Les températures se font soudain printanières. Il fait 5°C au plus chaud de la journée, -12°C la nuit. La neige fond doucement et l’herbe brûlée par le froid teinte la steppe de doré. Je retrouve Niam et son fils qui m’avaient accueilli à l’été 2016. Mais c’est chez Tchimé et Bolt que je me sens le mieux. Ils se sont construit leur petit village éphémère de cinq yourtes avec les grands-parents et les cousins.
Chaque soir, on se retrouve autour du thé au lait et des raviolis à la viande et les rires couvrent le son de la télé. Leur fils ainé rempli le poêle de ma yourte et la température devient vite suffocante. Elle redescend au fil de la nuit et frise avec les 0°C au petit matin. Petit à petit je prends mes marques.
Avant de me coucher, j’empile pulls et bonnet à coté de mes trois sacs de couchage imbriqués comme des poupées russes et je m’habille progressivement au fur et à mesure des heures nocturnes.